L’action se passe en Asie Centrale, dans un pays indéterminé. Abdul Ziai Khan, premier ministre sous l’ancienne monarchie mais toujours influent et immensément riche, souhaiterait que son neveu Mohamed épouse sa plus jeune fille, Leilah. Cependant Mohamed, après un séjour de dix années dans les principales villes d’Europe pour y poursuivre des études universitaires, est revenu transformé par son expérience des voyages : les mystères religieux de l’Orient, ses lois strictes, ses femmes rigoureusement voilées, son goût ancestral pour les contemplations impavides, sont pour lui depuis longtemps dépassés. L’Occident et sa culture, l’Occident et son anarchie religieuse ont gravement influencé le jeune homme. Le roman de Claudine Herrmann, dessiné avec la précision gracieuse d’une miniature orientale qui sait s’en tenir à l’essentiel aussi bien dans la structure que dans l’esprit, nous conte avec un humour non dépourvu de cruauté le choc de deux mondes dont une intrigue amoureuse va servir d’exemple. Mohamed s’éprend de Juliette Perrault, une belle jeune femme membre d’une équipe d’experts français. Mais Philippe Cardan, chef de cette même équipe, l’aime aussi avec une fougue tout européenne. Les deux hommes vont se livrer, pour conquérir cette femme, un combat violent dont les stratégies s’opposent : celle de Mohamed est dissimulée, inquiétante car elle peut aller, par voie détournée, jusqu’au crime ; celle de Philippe est directe, ardente, dépourvue d’ambiguïté et, par conséquent, plus menacée. Lequel l’emportera ? L’histoire nous le dira, qui est beaucoup plus qu’une histoire : il faut y voir surtout le drame profond de deux antagonismes raciaux, de deux mondes religieusement ennemis que Claudine Herrmann, à travers les péripéties d’une délicate aventure sentimentale, nous expose et parvient à nous imposer.