Il faudrait que cela commence comme une fable... Ce serait des gens qui marchent. Et ils se rencontrent. Alors, il y a cette histoire de l'aumône : la femme demande l'aumône à l'homme et quand il lui donne la pièce, elle se met à le battre, comme plâtre, et le bat, et le bat, jusqu'à presque le tuer. Quand il demande grâce et supplie, la femme, épuisée, essoufflée, cesse et s'explique. Raconte, raconte sa condamnation et : qu'il faut bien maintenant. Qu'elle ne le lâchera plus, maintenant qu'elle le tient, ah mais non ! Sinon, si elle le lâchait, c'en serait fait d'elle ! Il faut qu'elle le tue. Ou bien, ou bien : qu'il la prenne, et l'emmène. Et jamais ne la lâche plus. Ou alors !... Ayant écouté, l'homme promet et l'emmène. Et, enfin, pour la Lavandière, cessent les éternels midis de soleil impassible... Ainsi, prélude et continue sur ce même ton insolite, générateur d'une atmosphère singulière, l'histoire d'une lavandière installée, par un homme rescapé de la guerre, dans le château de ses ancêtres... Fabliau ? Roman chanté ? En fin de compte, point de morale ni de solution, tout ne serait qu'une plus grosse somme de questions.