Face à un miroir, qui voit-on ? Celui que l'on croit être, celui que l'on craint d'être, ou celui que l'on voudrait être ? Un sourire, une grimace, le visage se tourne de trois quarts ; et l'image, déjà inversée, se déforme, se détend, s'agrandit ou se rapetisse au gré de l'œil. Soudain, c'est le profil, inconnu, étonnant, inquiétant. Qui sommes-nous ? Ces jeux de glace ont, de tout temps, séduit les peintres. Pourquoi un écrivain ne céderait-il pas, lui aussi, au vertige de l'autoportrait ? Projection, refoulement, défoulement, tous les possibles accourent, les fantasmes se libèrent, la vie se multiplie d'écho en écho. La confidence est proche ; l'aveu, peut-être... Déguisé, sans doute ! Jean-Jacques Gautier, tendre et cruel, ironique et grave, nous convie aujourd'hui à visiter sa galerie d'autoportraits. L'ensemble de ces vérités (ou de ces mensonges...) compose le plus inattendu des romans : roman éclaté, roman en pièces détachées. Un roman-en-quelque-sorte.