Né en 1903 à Saint-Pétersbourg, Gaïto Gazdanov n'a pas trente ans quand il écrit Le bonheur. Après avoir combattu un an aux côtés de l'Armée blanche durant la révolution bolchévique, il gagne définitivement Paris, où il exerce tous les petits métiers, docker sur la Seine, nettoyeur de locomotives, opérateur à l'usine Citroën, tout en suivant des cours à la Sorbonne. Il travaille finalement comme chauffeur de taxi de nuit sans jamais cesser d'écrire romans et nouvelle dans son idiome natal, seul lien à son pays qu'il ne reverra pas : Les Chemins nocturnes (1941), Le spectre d'Alexandre Wolf (1947), Le retour du Bouddha (1949)... À partir de 1953, il s'installe à Munich où il travaille pour Radio Liberty. Son œuvre, remplie d'inoubliables portraits de déracinés, pose avec finesse et lyrisme la question du destin personnel et du poids des contingences.