Major du concours d’Agrégation de droit privé de 1963, Claude Champaud gravit, en dix ans, tous les échelons du mandarinat universitaire. Professeur titulaire d’une chaire de droit commercial, puis directeur général de l’Institut de gestion des entreprises de Rennes, président de l’Université de Rennes, ensuite premier vice-président de la Conférence des présidents d’université, c’est-à-dire président des présidents. Actuellement président du Comité économique et social de Bretagne, c’est un « notable », aussi à l’aise dans le sérail universitaire, que dans le dédale de la haute administration, que dans les arcanes des milieux économiques. Fils d’un instituteur et d’une cultivatrice, pratiquant la religion du travail manuel, heureux parmi les humbles, agitateur d’idées dangereuses, initiateur du droit des affaires et du droit économique, un tantinet maoïste en matière d’éducation, indépendant d’esprit, ne reconnaissant pas sa droite de sa gauche, non conformiste dans ses convictions, rude dans ses paroles ; prêt à contester toutes les hypocrisies et à fondre sur quelques moulins-à-vent, porte-parole d’un CELIB contestataire, tel est aussi cet homme de 48 ans, qui adore sa famille, est fidèle en amitié, tolérant et compatissant. Lequel des deux a rédigé ce livre tendre et violent, agressif et pudique, écrit d’une plume sans complaisance trempée dans beaucoup d’amour ? L’un et l’autre, tous deux ensemble.