Renée Lebreton, passionnée de poésie, poète elle-même, était prédestinée pour étudier l’œuvre de sa compatriote Hélène Morange. En alliant l’émotion et la rigueur, elle explore les « hauts-pays » morangiens, herbeux et verbaux, fleuris de soleil, gorgés de silences. Une bonne partie de La Dame aux Jonquilles pourrait s’intituler, par référence à René Guy Cadou, « Hélène Morange ou le règne végétal ». En effet, l’auteur d’Asphodèles et Pervenches est parente du poète Louisfert, dont elle appréciait le lyrisme effusif, nourri de merveilleux quotidien, animé de cette « pansympathie » si chère à Supervielle. Renée Lebreton analyse, avec une ferveur lucide, l’intensité et la simplicité des cueillettes tremblées du bonheur, à travers champs, à travers mots, dans la tendresse conjugale et maternelle, dans la chaleur amicale, dans la sollicitude pour les créatures modestes, dans la fraternité intemporelle des écrivains tels que Pourrat, Milosz, Cadou, Michaël... Illustrée de poèmes évocateurs, enrichie de renseignements biobibliographiques, cette étude par thèmes rend compte de l’univers poétique d’Hélène Morange venue sur terre pour mieux faire goûter, avec énergie et délicatesse, les saveurs diverses de la vie, les nuances du plus grand amour.